Affaire Guéant : les primes de cabinet au cœur du scandale

Selon un rapport de l’Inspection Générale de la Police et de l’Administration transmis à la justice et rendu public, Claude Guéant, en sa qualité de directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur de 2002 à 2004, aurait indûment perçu des primes en liquide. Ces « frais d’enquête et de surveillance », de l’ordre de 10 000 euros par mois, choquent par leur montant autant que par leur opacité.

Affaire Guéant : les primes de cabinet au cœur du scandale

Remises en liquide et distribuées à la discrétion de leur détenteur, ces primes dites « de cabinet » ne sont en outre pas soumises à l’impôt. Une pratique d’autant plus douteuse que les primes de cabinets ministériels ont officiellement été supprimées par le gouvernement Jospin en mai 2002. A la demande des députés radicaux de gauche, l’Assemblée nationale débattra dans la soirée du jeudi 13 juin de l’application de cette interdiction depuis 2002.

Claude Guéant, surnommé « le Cardinal » en raison de sa proximité avec l’ancien chef d’Etat Nicolas Sarkozy et son rôle de conseiller de l’ombre, évoque un système qui aurait perduré pendant plusieurs années.

Ses déclarations sont toutefois accueillies avec réserve, à droite comme à gauche, après une défense hasardeuse dans la vente de tableaux à un mystérieux acheteur malaisien ainsi qu’un virement suspect en provenance de Jordanie. Les soupçons de financement occulte de la campagne présidentielle de 2007 apparaissent en filigrane de ces investigations à rebondissements, qui suscitent dans l’entourage de Nicolas Sarkozy.